Lorsque j'habitais à Richmond, en Colombie-Britannique, j'étais à la recherche d'un nouveau médecin généraliste, après que l'ancien m'ait dit qu'il n'était pas ma mère quand je suis venue le voir pour avoir l'assurance que j'irais bien pendant une intervention non urgente. En fait, mon instinct ne me trompait pas. Je n'allais pas bien. J'ai fait une terrible réaction à un anesthésique et j’ai été clouée au lit pendant près d'un an, avec de fortes douleurs et une perte de poids de 40 kg. Je devais acheter des vêtements au rayon enfants. Dire que j'étais effrayée était un euphémisme. En outre, les professionnels de la santé qui auraient dû m'aider m'ont traitée de geignarde et m'ont tourné le dos. Je me suis sentie abandonnée au moment où j'en avais le plus besoin et j'ai vraiment cru que j'allais mourir.
Je me contentais de soins médicaux précaires fournis par des cliniques sans rendez-vous jusqu'à ce que je rencontre Corey, un jeune médecin en début de carrière. Il m'a promis de prendre mon cas en charge et d'essayer de découvrir ce qui s'était passé. Mon niveau de stress atteignait des sommets, provoquant toutes sortes de symptômes horribles. Ma maladie a coïncidé avec la mort traumatisante de mon beau-fils, le décès de ma grand-mère, le cancer et les problèmes pulmonaires de mon mari, en plus de mes propres difficultés.
« Il m'a vraiment sauvé la vie en m'acceptant inconditionnellement comme patiente. »
Le Dr Corey Hambleton a fait toutes les recherches et tous les tests possibles. Il m'a vraiment sauvé la vie en m'acceptant inconditionnellement comme patiente. Il ne m'a jamais jugée, mais a compris que j'étais traumatisée et que j'avais besoin d'aide.
Le Dr Hambleton a créé une clinique fondée sur le travail d'équipe bien avant que cela ne devienne un mot à la mode et une idée « révolutionnaire ». Au centre de son bureau se trouve un studio de Pilates qu'il a installé pour se maintenir en forme. Il dispose d'un massothérapeute, d'une infirmière praticienne, d'un psychologue agréé, d'un physiothérapeute et d'autres collaborateurs qui prodiguent des soins à ses patients selon ses instructions, car nous avons tous besoin d'une approche thérapeutique plus large et de soins en équipe. Lui également.
Il avait ce don et, d'une certaine manière, il voyait clair en moi. Il m'a serré dans ses bras pour me soutenir et m'a permis de m'asseoir dans son bureau jour après jour, car il comprenait que j'avais besoin d'aide. Il a même surveillé des examens pour moi dans son bureau, un environnement sans parfum, à un moment où j'étais assez forte pour reprendre des études en ligne à l'Université de la Colombie-Britannique, aucun lieu public ne pouvant être contrôlé pour les parfums. C'est grâce à son aide que j'ai pu reprendre mes études pour obtenir mon diplôme en 2011. Il m'a fallu 10 ans, mais j'ai réussi. Corey a renforcé mes capacités en m'aidant à surmonter mes handicaps.

Je me sens incroyablement chanceuse de l'avoir côtoyé pendant mon cheminement vers la guérison. Je sais maintenant à quoi ressemble un médecin dévoué et centré sur le patient. Je peux partager notre histoire pour inspirer les autres et les amener à nous considérer comme un modèle de tout ce qui est bon dans le monde de la médecine éthique, saine et positive.
Lorsque j'ai décidé de déménager dans un endroit où l'air est pur, j'ai perdu le meilleur médecin à vie. Son travail était terminé. Je n'oublierai jamais comment il m'a estimée, respectée et fait tout ce qui était en son pouvoir pour me sauver d'un traumatisme et de mes propres peurs imaginaires. La vie m'avait mis sur un chemin difficile, mais il a allégé mon parcours et m'a aidée à reprendre des forces.
Heureusement pour nous tous, Corey, comme je l'appelais, fait partie de la faculté de médecine de l'UBC. J'espère que ce récit incitera d'autres médecins à comprendre que pour être un excellent praticien, il faut non seulement des connaissances, mais aussi un grand cœur, un amour inconditionnel et du respect pour chacun des patients. À cela s'ajoutent la révérence et l'humilité, car être responsable de la vie d'un autre être humain et respecter le serment du médecin n'est pas facile au quotidien. En bout de ligne, tout ce qui compte, c'est le nombre de vies qu'un médecin a améliorées, parce qu'il a choisi la vocation et la mission de médecin et de guérisseur.
Corey, merci du fond du cœur d'avoir été mon professeur et mon aide dans un moment de détresse.
